La maison Jean-Batisse Mâsse
L’architecture de ce bâtiment n’est pas commune pour une maison construite en milieu villageois au Bas-Canada (1791-1841), ce qui en fait un élément distinctif à Saint-Denis-sur-Richelieu.
En effet, elle est construite sur le modèle des maisons urbaines d’inspiration française de Montréal et de Québec.
La Maison Jean-Baptiste-Mâsse est un immeuble patrimonial classé.
DÉCOUVRONS CE QUI CARACTÉRISE LES MAISONS URBAINES D’INSPIRATION FRANÇAISE
Lesquelles de ces caractéristiques s’appliquent à la Maison Jean-Baptiste-Mâsse et la distinguent des autres habitations du village?
Pourquoi les maisons urbaines ont-elles été construites de cette façon au XVIIe et au XIXe siècle ?
En 1721, un grand incendie détruit une partie de Montréal et, en 1725, c’est le palais de l’intendant à Québec qui part en fumé. À cette époque, les bâtiments sont presque tous construits entièrement en bois : la charpente et les murs sont en bois et les toitures sont souvent recouvertes de bardeaux de cèdre. Quand un incendie se déclare, le feu se répand rapidement.
À la suite de ces drames, des règlements pour la construction en milieu urbain sont ordonnés par les autorités de la colonie. Ces règlements doivent être appliqués à l’intérieur des enceintes de Montréal, de Québec et de Trois-Rivières, où les bâtiments sont juxtaposés. Cette manière de construire permet de minimiser la propagation des flammes d’un bâtiment à l’autre en cas d’incendie.
Voici quelques exemples d’obligations pour la construction des bâtiments en milieu urbain au Bas-Canada:
Puisque les ordonnances pour prévenir les incendies ne concernent pas la construction dans les villages, pourquoi la Maison Jean-Baptiste-Mâsse est-elle construite de cette manière ?
Pour les gens plus fortunés qui se font construire une résidence dans un village au début du XIXe siècle, les éléments de la maison urbaine sont un signe de prestige qui démontrent une prospérité économique et un statut social plus élevé que la moyenne des autres citoyens.
Au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, il y a très peu d’architectes dans la vallée du Saint-Laurent. La plupart du temps, les bâtiments sont construits sous la direction de maîtres maçons, de charpentiers ou de menuisiers et peu d’entre eux savent lire. Ne pouvant pas lire les règlements, ils se forment directement sur les chantiers et reproduisent, dans les villages, des modèles rapportés des grands centres urbains comme Québec, Montréal et Trois-Rivières L’un des modèles qui a le plus servi est celui du Palais de l’intendant à Québec.
Nous savons que Jean-Baptiste-Mâsse est originaire de la Ville de Québec et qu’il y a vécu jusqu’en 1790. Il connait donc certainement ce type d’habitation.
LA MAISON TRADITIONNELLE DE LA FIN DU XVIIIE SIÈCLE ET DU DÉBUT DU XIXE SIÈCLE DANS LES VILLAGES DE LA VALLÉE DU SAINT-LAURENT
À quoi ressemble généralement la maison traditionnelle de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle dans les villages de la Vallée du Saint-Laurent ?
La maison de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, dans les villages de la Vallée du Saint-Laurent, est adaptée au climat du territoire.
Les rigueurs de l’hiver ont nécessité que les colons français adaptent leur mode de construction. Quelles sont ces adaptations ?
